Les enfants du Paradis (1945), un film de Marcel Carné sur un scénario de Jacques Prévert, avec Arletty, Maria Casarès, Pierre Brasseur, Jean-Louis Barrault et Marcel Herrand.
Les enfants du Paradis est considéré comme l’un des plus grands films de tous les temps. Il est classé au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO. « Je donnerais tous mes films pour avoir réalisé Les enfants du Paradis », dit François Truffaut.
Réalisé pendant la deuxième guerre mondiale alors que la France est occupée par les Nazis, le tournage commence dans le midi de la France, aux Studios de la Victorine, à Nice, et se termine en région parisienne, aux Studios de Joinville. Le film sera présenté en 1945, à la libération de Paris. C’est un immense succès.
Qu’est-ce qui fait que Les enfants du Paradis est un film hors du commun ? Le scénario d’abord, de Jacques Prévert, qui mèle, avec génie, l’histoire du théâtre à l’histoire d’amour de trois êtres libres. Garance, magnifiquement interprétée par Arletty, résume en une phrase tout l’esprit de Prévert et du film : « Je refuse qu’on m’impose des idées. Je suis indépendante et je prends les risques de l’indépendance ». C’est aussi bien sûr la mise en scène de Carné, précise, sobre, sans mouvements de caméra inutiles. Ainsi qu’il le dit lui même, il a toujours préféré « les mouvements du cœur » aux « mouvements de la caméra » . Le jeu de tous les acteurs, les costumes, les décors d’Alexandre Trauner et de Léon Barsaq, tout concourt à la réussite du film. Margot Capelier, l’assistante de Jacques Prévert a le mot juste : “Ce film a été un miracle, on manquait de tout(…)”. Certes, tourné pendant la guerre, les conditions de tournage étaient extrêmement difficiles. Mais Les enfants du Paradis est un miracle avant tout parce que, peut-être jamais autant dans l’histoire du cinéma, ce qui fait un film, de la réalisation au jeu des acteurs, de la musique aux décors et aux costumes, tout est miraculeusement en équilibre, en symbiose parfaite. Ne ratez donc pas l’occasion de voir ou revoir Les enfants du Paradis.